Dans la pensée hébreu, il y a un certain nombre de
façons d'exprimer des idées qui renforcent le sens et
soulignent l'importance des notions. Contrairement aux langues européennes,
l'hébreu ne comporte pas de signes de ponctuation dans l'original,
alors la structure de la langue s'est développée autrement
pour communiquer de telles idées.
Lisez Genèse
1.26, 27 et Esaïe 6.1-3. Quels mots sont répétés
dans ces passages? De quelle manière ces mots sont-ils mis en
valeur par différentes notions qui sont présentées
à travers la répétition?
Quand un auteur hébreu voulait mettre l'accent sur un attribut
particulier de Dieu, il pouvait choisir de le répéter
trois fois. Tandis que le récit de la Création parvient
au sommet de l'uvre créatrice de Dieu, le texte-ci souligne
l'importance unique de l'humanité créée. Le terme
bara ? " créer ", a toujours un seul
sujet: Dieu. Autrement dit, il n'y a que Dieu qui puisse créer
sans dépendre d'une matière préexistante. Ici,
le texte décrit la création de l'homme: Dieu créa
les êtres humains à son image: il les créa à
l'image de Dieu; homme et femme il les créa (Gn 1.27).
Remarquez la triple répétition du mot créa. Moïse
soulignait ainsi que les êtres humains ont été
créés par Dieu et qu'ils ont également été
créés à son image. C'est sur ces vérités
qu'il voulait insister.
Dans la vision et l'appel d'Ésaïe, les séraphins
répètent les mots Saint, saint, saint est le Seigneur
des armées (Es 6.3). L'accent est mis sur la sainteté
d'un Dieu redoutable dont la présence remplit le temple. Nous
voyons également la sainteté dans les paroles d'Ésaïe,
tandis qu'il se tient en la présence du Tout-Puissant:
Malheur à moi ! Je suis perdu! (Es 6.5, COL). Même
un prophète comme Esaïe, confronté à la sainteté
et au caractère de Dieu, s'effondra devant sa propre indignité.
Ainsi, même là, bien avant l'exposition que fait Paul
de l'état de péché des humains et du besoin d'un
Sauveur (Romains 1-3) nous pouvons voir la Bible exprimant la nature
déchue de l'humanité, même chez " quelqu'un
de bien " comme Esaïe.
Dans Daniel 3, nous avons une répétition (avec des
variantes) de l'expression la statue qu'avait dressée le roi
Nabuchodonosor (Dn
3.1, 2, 3, 5, 7, 12, 14, 15, 18). Cette expression, ou ses variantes,
est répétée 10 fois dans le chapitre pour comparer
l'acte de défi de Nabuchodonosor avec cette statue que Dieu
lui a révélée par l'intermédiaire de Daniel
(Dn
2.31-45). L'accent est mis ici sur cette quête de l'humanité
de devenir un dieu que l'on adore contrairement au seul vrai Dieu,
le seul digne d'adoration.